CPEA Rubrique dirigée par Pierre Machtou et Dominique Martin
Bien que le traitement endodontiqueconventionnel soit considérécomme une technique validée et au pronostic acceptable, il apparaît que la régénération de novo d’un tissupulpaire ou d’un tissu conjonctifà l’intérieur du canal présente un certain nombre d’avantages en comparaison avec l’obturation à la gutta percha scellée qui, bien que correctement effectuée, reste instable et susceptible à la réinfection dans le temps.
La régénération tissulaire intra-canalaire est un véritable challenge, car elle fait appel à de nombreux domaines de compétence, tels que, entre autres, la biologie pour définir le choix et le mode de recrutement des cellules progénitrices et des molécules de signalisation à utiliser, la biochimie,la science des biomatériaux pour développer le scaffold idéal.
Premières tentatives
Les premières tentatives de régénération ont eu lieu dans les années 1960 [1]. L’objectif était alors de remplir le canal concerné avec un caillot sanguin issu d’un saignement péri-apical. Les résultats obtenus étaient encourageants, mais le fait que le tissu régénéré à l’intérieur du canal était plus proche d’un tissu parodontal que pulpaire a fait avorter les investigations sur le sujet, laissant place au développement des techniques instrumentales et oubliant la biologie comme moyen thérapeutique. Depuis 2001, date de la publication du premier cas clinique de « régénération » [2] l’idée de régénérer un tissu au sein d’un canal infecté a suscité de nouveau l’intérêt des scientifiques et des cliniciens et le concept a donné naissance à un domaine de recherche spécifique et particulièrement actif en endodontie. La multiplication des rapports de cas publiés dans la littérature tend à démontrer l’intérêt clinique de ces thérapeutiques, mais la variabilité des résultats obtenus nous incite dorénavant à nous intéresser à la nature du tissu biologique formé dans le canal et…